– Championne 2017 du CHIO d’Aix-la-Chapelle en Allemagne. Vice-championne 2018 du Spruce Meadows « Masters » de Calgary au Canada. Championne 2019 du CHI de Genève en Suisse. Championne du monde en équipe la même année. Vous l’aurez reconnue, chers téléspectateurs. J’ai l’honneur de recevoir aujourd’hui, sur ce plateau, l’étoile montante du concours de saut d’obstacle international, mademoiselle Layla Castlebrook. Bienvenue, ma chère.
– Merci Greg. C’est un grand honneur d’avoir été invitée.
– Oh mais tu le mérites bien. Mais, avant de passer à la cavalière, j’aimerai bien que la femme se présente un peu. Nous avons tous envie de mieux te connaître.
– Très bien. Donc, je m’appelle Layla Castlebrook, j’ai vingt-sept ans. Je suis née en Virginie dans une petite ville perdue au milieu de nulle part et j’y ai vécu avec mes parents jusqu’à l’âge de dix-huit ans.
– Age à partir duquel tu as commencé la compétition à haut niveau, n’est-ce-pas ?
– C’est ça.
– Mais, dis-moi, quand as-tu commencé à faire du cheval ? Et, quand t’es-tu rendu compte que tu étais faîte pour ça ?
– Je suis très heureuse que vous considériez que je suis faîte pour ça Greg. Je ne sais pas si c’est le cas mais, ce que je peux vous dire, c’est que je ne me souviens absolument pas quand j’ai commencé l’équitation. Mes parents n’en ont jamais fait, ni l’un, ni l’autre, mais ils ont cette passion commune pour les chevaux et me l’on fait partager très vite. J’ai dû être mise sur un poney dès que le centre équestre le plus proche de chez nous a considéré que j’étais assez grande pour ça. Soit vers quatre ans, je pense.
– Et tu as tout de suite adoré ça ? Galoper, les cheveux au vent ?
– Je ne pense pas que je galopais dans les plaines à quatre ans mais oui, j’ai tout de suite adoré ça. Loin de moi l’idée que, déjà à l’époque, je savais que j’allais en faire mon métier, mais j’aurais pu passer mes journées entières à poney puis à cheval.
http://www.aponey.fr/poney/poney_photos/2012-03-11-poney-club-A2-club-A1/Poney_B109381.JPG– Voilà une photo de toi, lors d’une de tes premières compétitions. Tu étais déjà toute mignonne.
– C’est gentil. Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu cette photo.
– C’était un concours interne à ton club et tu l’as gagné. Ce ne fut que la première d’une longue série de victoires qui t’ont amenées l’année dernière à remporter le troisième concours du grand Chelem et le championnat du monde en équipe. Tu te préparais d’ailleurs à passer le quatrième concours du grand Chelem cette année. En plus de ça, tu avais été repérée pour faire partie de l’équipe Olympique. Tu n’as néanmoins pas pu participer à ce fameux quatrième concours en raison d’un incident qui t’a empêché de monter à cheval pendant presque six mois.
http://img.xooimage.com/files67/5/4/7/chute_by_mission_...-d2ycu7n-325465b.jpg– Il s’affiche, à présent, une photo de ta chute. Nous avons tous vu les images de cet incident mais, pourrais-tu nous raconter plus en détail ce qu’il s’est passé ? Ta jument, Rubine rouge, était-elle dans un mauvais jour ?
– Je pense que Rubine rouge et moi étions toutes les deux dans un mauvais jour. C’était un petit concours. Juste un moyen de garder la jument en forme pour le prochain grand CSO. L’obstacle sur lequel je suis tombée n’avait rien d’infranchissable. Rubine rouge en avait déjà sauté des biens plus hauts. Mais, que voulez-vous ? Il y a des jours avec et des jours sans. Vous ne me croirez peut-être pas mais, lorsque que je me suis levée, ce matin-là, je me suis dis que ce n’était pas mon jour. Que je ne gagnerai pas. J’étais, cependant, loin d’imaginer que j’allais avoir droit à une chute qui allait m’immobiliser pendant six mois.
Ce matin-là, c’est avec la boule au ventre que je suis sortie de mon lit. Ce concours n’avait rien d’exceptionnel par rapport à ceux dont j’avais l’habitude et, pourtant, j’avais comme un mauvais présentiment. Comme si je ne devais pas y aller. Mais, il n’y avait aucune raison pour ça. Aucune bonne raison, du moins.
J’y suis donc allée mais rien ne s’est déroulé comme prévu. Tout d’abord, mon père et moi avons eu un mal de chien à faire entrer Rubine rouge dans le van. Elle qui est, d’ordinaire, si calme, a piaffé et tapé du sabot pendant presque une demi-heure. Elle était nerveuse, comme moi. Avait-elle ressenti mon stress ou avait-elle une bonne raison de s’inquiéter, je ne le sais pas et ne le saurai sans doute jamais. Nous avons finalement réussi à partir mais sommes arrivés très juste et j’ai dû préparer Rubine avec une vitesse qui ne permettait pas au travail d’être bien fait. Ça n’a sans doute fait qu’accentuer son trouble.
Au final, comme vous le savez, elle a refusé le sixième obstacle, me faisant tomber et donc disqualifier par la même occasion. J’ai écopé d’un traumatisme crânien, d’un poignet cassé et d’une fracturation du ménisque gauche. Le genou, c’est sans aucun doute ce qui a été le plus douloureux. Et le plus problématique pour pouvoir remonter à cheval par la suite.
– Mais vous avez surmonté tout cela et, aujourd’hui, vous terminez votre rééducation. Il parait que vous n’allez pas pouvoir reprendre les concours tout de suite. Comment vont se dérouler les prochains mois pour Rubine rouge et vous ?
– Eh bien, ce sera très différents pour nous deux. Rubine rouge va continuer les concours pour conserver son niveau actuel. Elle sera montée par un de mes coéquipiers des championnats du monde. Quant à moi, je vais me reposer encore un peu, pour pouvoir revenir à mon meilleur niveau. Je vais passer quelques temps dans un haras qui élève et forme des chevaux de course, dans le Maine.
– Vous aiderez à l’entraînement des chevaux ?
– Je suis une cavalière de CSO. Je n’ai fait que très peu de courses. Je pense que je m’occuperai surtout du débourrage des jeunes chevaux et de l’entraînement des cavaliers débutants. Il parait que le supérieur qui m’a été attribué a prévu pas mal de choses me concernant. Vous en saurez sans doute plus très bientôt.
– Je l’espère, en tout cas ! Ce fut un réel plaisir de discuter avec vous Layla. En espérant vous revoir sur les parcours de CSO très prochainement.
– Je l’espère aussi Greg. Merci de m’avoir accueilli ici.
– C’était Greg Johnson et Layla Castlebrook pour HorseTV. Merci à vous d’avoir suivi notre émission jusqu’ici.