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D'aussi loin que je m'en souvienne, bien avant que je tombe plus bas que terre j'ai eu une vie tout à fait banale. Je vivais dans le quartier de Triana à Séville, le berceau du flamenco et du torero.

Nous étions cinq dans la famille. Il y avait mon père et ma mère tout deux dirigeait un bar de flamenco ainsi que mes deux sœurs aînées et enfin il y avait moi. La dernière et la moins calme de toute la famille d'ailleurs c'est bien à cause de mon petit caractère que ma mère m'a mise au flamenco. Et j'ai détesté chaque cours qu'elle pouvait me donner, au commencement je trouvais cette danse "traditionnelle" beaucoup trop rudimentaire avec des codes à n'en plus finir et il faut dire que ma génitrice n'était pas une femme de patience. Mais au fil du temps et à force de cris et d'entrainement j'ai commencé à apprécier, ces cours étaient un peu le seul moyen de me tenir en place momentanément. Je ne dis pas que j'étais une excitée du bocal mais, disons que j'avais énormément d'énergie à revendre, plus que la moyenne en tout cas.

Pour tout vous dire j'ai eu une période scolaire assez catastrophique. Pas que j'étais une mauvaise élève loin de là je me forçais à être au moins dans la moyenne mais, les cours m'ennuyais. Mes parents ont passé leur temps dans les bureaux des directeurs sur un certain problème de comportement venant de ma personne. Je n'étais pas méchante mais, je n'en faisais qu'à ma tête et m'engueuler ou me taper dessus n'aurais rien changé à ma façon de faire. Mes parents l'ont parfaitement saisis et m'ont donc laissé le choix à mes seize ans. C'était simple sois j'apprenais à la fermer et je continuais l'école pour pouvoir passer à des cours supérieurs comme mes sœurs ou alors je commençais à travailler et à prendre ma vie en main.

Je n'ai pas tergiversé des années pour prendre une décision. Et finalement de fil en aiguille j'ai commencé à travailler à temps plein dans le bar de mes parents. Le jour je bossais en tant que serveuse, le soir je participais aux danses. Je gagnais suffisamment pour mener ma petite vie d'adolescente insouciante et ça me convenait parfaitement. J'avais tout pour me sentir bien, une famille aimante, un travail qui m'arrangeait sans être ennuyant, il manquait plus le petit amoureux idéal.

Mais j'étais loin de m'intéresser à ce genre de choses. Mes parents n'étaient pas de ridicules culs bénis malgré leur croyance à Dieu et j'étais loin de partager leur conviction. Non garçons ou filles d'ailleurs, rien ne me donner l'envie d'en faire autre chose que des amis. Et quand je voyais certaines de mes amies se mettre dans des états pas possible pour une autre personne en parlant d'un soit disant "amour" cela me refroidissait davantage. J'étais curieuse mais, pas pour ce genre de choses, pas pour l'instant. Pourtant, je savais que je n'aurais pas de mal à trouver un garçon à mon gout mais, voilà ce genre d'histoire m'ennuyer pour le moment et j'avais d'autre chose en tête. M'amuser et profiter au maximum était ma seule motivation, j'avais assez de temps pour penser à ce genre de futilité plus tard.

Mais maintenant quand je réfléchis à tout ça, le temps je n'en ai jamais eu. Cela m'est tombé dessus aussi soudainement qu'une pluie averse. Je n'ai rien vu venir. C'était un soir absolument banal, je sortais du bar après avoir fini mes heures de boulot. L'idée de rentrer seule en pleine nuit était loin de m'enchanter alors que je sentais ma phobie revenir à grands pas mais, je n'avais pas vraiment le choix. Je me souviens alors... de ces pas lourds qui me suivaient dans la rue. Paniquée, voilà comment je me sentais et je me souviens aussi d'avoir courus de toutes mes forces pour échapper à ce mystérieux suiveur. Mais je n'ai jamais atteint à ma destination. Seul le souvenir d'une douleur violente avant de sombrer dans le ténèbres.

Je m'appelle Luz Gonzales et aujourd'hui je ne suis plus rien.